top of page

2016, Installation vidéo et sonore, gravure folklorique du type “Jalousie”, 7’42”.

La vidéo enchaine des images récupérées sur Youtube. On y voit des femmes exercer une violence physique sur d’autres femmes, en représailles aux adultères que les secondes ont commis avec les maris des premières. La violence de ces images se décline sur plusieurs plans. Elle tient tout d’abord au viol d’une intimité jetée en pâture sur le Net. Elle réside ensuite dans les actes eux-mêmes qui culminent dans la découpe des cheveux : la chevelure étant l’attribut féminin le plus visible dans une société ou l’on va généralement tête nue, les cheveux tondus exhibent la faute morale dans les effets de son châtiment et jettent l’opprobre sur celle qui les portent.  La violence se situe enfin dans la passivité des victimes qui se laissent maltraiter. La vidéo témoigne ainsi d’un état de fait encore présent dans la société vietnamienne, ou les femmes ont intégré les mécanismes d’une domination qui veut que la femme exerce un pouvoir séducteur qui corrompt les hommes et attise les jalousies de leurs rivales. Les protagonistes dans cette vidéo l’insinuent d’autant plus clairement qu’elles disent toutes : “ Elle a volé mon mari”.  La vidéo nous montre les survivances contemporaines d’une “ formule de pathos”, selon le terme d’Aby Warburg : la formule de la jalousie, telle qu’en atteste une gravure folklorique vietnamienne du XVIIIe siècle présentée en vis-à-vis.

bottom of page